DIALOGUE AVEC ANNE FRANK

Publié le 30 Janvier 2016

DIALOGUE AVEC ANNE FRANK

Jeudi 28 janvier, 18h15. C'est la soirée de présentation du projet "M comme Mémoire et éMotions" : alors que le public remplit la salle, les jeunes impliqués dans le projet sortent discrètement pour rejoindre les coulisses et se préparer à entrer en scène.C'est une étape importante du projet : ils ont organisé une rencontre "galette gourmande" pour remercier les personnes qui soutiennent leur démarche et faire un point sur l'avancée de celui-ci.

Mais avant de se régaler le palais de ces galettes cuisinées et offertes par Jean-Marie ATELLEYN, LE boulanger du territoire que tout le monde connaît et adore, les élèves offrent une petite présentation à la fois poétique, musicale et théâtrale.

M PATERNOSTER, le principal du collège Saint Exupéry, accueille les 120 personnes présentes et tout particulièrement Mme Colette LE BARON, secrétaire principale au ministère des affaires étrangères, ancienne Consul de France à Tel Aviv, qui soutient activement le projet ; Mme LEVESQUE, Conseillère départementale de l'Oise ; M RAMBOUR, maire de Chaumont, M LEMAITRE, président de la CCVT ; M DAMBLANT, inspecteur de l'académie de l'Oise, et M PICKAERT, chargé de mission du DASEN de l'Oise pour la culture et le devoir de mémoire.

Puis c'est Sophie (la plus ancienne de nos médiateurs, à présent étudiante dans le supérieur) qui introduit le sujet de ce soir pendant que les jeunes apparaissent les uns après les autres, en tenue noir et foulard jaune, visiblement très absorbés par la lecture du livre ou du journal qu'ils tiennent à la main. Certains lisent le "journal d'Anne FRANK" ; ils y découvrent la vie quotidienne des jeunes juifs au cours de la seconde guerre mondiale, et comment ils sont petit à petit privés de tous leurs droits, jusqu'à celui de vivre.

D'autres s'informent, dans leur journal local, sur l'actualité de leur temps.

Quand ils partagent leurs informations, ils s’aperçoivent avec stupeur que l'actualité d'aujourd'hui présente des similitudes inquiétantes avec ces vieilles histoires qu'on croyait révolues.

"Inégalité", lance l'un,

"violence", lance l'autre

"Injustice, intolérance, enfermement, mépris, indifférence, répression, totalitarisme..."

"Réfléchir, agir, mémoire, parler, se souvenir, résister, les autres, nous, ensemble..."

"ENSEMBLE !" clament-ils tous ensemble.

La musique les rassemble. Ils chantent en répons, à deux voix :

"Anne ma sœur Anne, si tu voyais ce que je vois venir

Anne, ma sœur, Anne, j'arrive pas à y croire, c'est comme un cauchemar, sale cafard

Anne ma sœur Anne, si tu savais ce que j'entends

Anne ma sœur Anne, les mêmes discours, les mêmes slogans, les mêmes aboiements..."

Et voilà une voix magnifique, venant des profondeurs, qui leur répond :

"Anne, ma sœur Anne, Anne ma sœur Anne.. mais QU'EST CE QUE VOUS ME CHANTEZ-LA ?"

"Anne, c'est toi ? demandent en chœur 42 jeunes, qui se tournent , stupéfaits, vers l’écran sur lequel apparait... Anne FRANK !!!

"Ben oui, c'est bien à moi que vous vous adressiez, non? répond Anne en époussetant sa robe des poussières accumulées. Bon, c'est quoi exactement votre problème ?"

Et voila qu'une discussion animée s'instaure entre Anne FRANK, figure du passé, et les jeunes d'ici et maintenant. Anne FRANK les interpelle, les secoue, s'horrifie de leur projet d'aller en Pologne, ne comprend pas comment on peut avoir fait un musée du camp d' AUSCHWITZ, réalise grâce aux jeunes que cette guerre là est finie, mais qu'il est important d'en faire mémoire pour ne pas oublier et éviter que cela ne recommence. Elle entend les jeunes qui s'inquiètent des attentats, des actes de violence, de l'indifférence, se moque de leur mollesse à prendre part dès aujourd'hui aux changements nécessaires et les encourage à agir car "il n'y a pas d'âge pour agir, quand c'est pour la bonne cause".

Il découvrent ensemble qu'ils connaissent Rose LOWENBRAUN, cette femme médecin de Chaumont-en-Vexin, arrêtée et déportée en février 1943, simplement parce qu'elle était juive, et morte à AUSCHWITZ en mars 1943.

L'émotion est palpable dans la salle.

Les jeunes saluent une dernière fois Anne FRANK qui les encourage à ne rien lâcher "car c'est super ce que vous faites !" ; Quand ils reprennent le chant "Anne ma sœur Anne", des frissons parcourent l'assemblée.

Les applaudissements sont vigoureux. Autour de la délicieuse galette, les échanges qui suivent cette présentation sont des moments privilégiés où les jeunes peuvent expliquer davantage les détails du projet à tous ceux qui sont venus, parfois de très loin, pour les voir à l’œuvre ce soir là.

Puisse la suite de ce projet renforcer les jeunes et leurs spectateurs dans leur capacité d'agir positivement pour les valeurs de la République Française qui nous sont chères à tous :

LIBERTÉ, ÉGALITÉ, FRATERNITÉ

Rédigé par Memoires&eMotions

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J
Saisissement du public, lorsque la voix d'Anne Frank, semblant venir d'outre-tombe, répondait aux élèves qui chantaient et aux deux "apprentis-comédiens" qui l'interpelaient. Plusieurs personnes ont cru que la voix sortait de l'ordinateur qui projetait les images, ou d'un micro, certains ont vu l'écran bouger, ensuite ils ont réalisé que c'était une élève, Madeleine, qui était debout derrière l'écran, contre le mur (attente de 45 mn le temps que le spectacle commence et que tous les discours soient prononcés) lorsqu'à la fin, elle est descendue pour saluer ! Par contre, certains ont cru qu'elle lisait un papier. Je m'en veux de n'avoir pas précisé à la fin : elle a dit son texte (avec quelle conviction !) sans micro et sans papier !
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